Pêche en mer
surfcasting
Dorade Record
La saison va bientôt reprendre et j'aimerais revenir sur une sortie mémorable de 2018.
Retour sur les circonstances et les conditions de capture d'une dorade record en surf-casting, un poisson trophée qui risque de trôner encore un moment au palmarès des plus beaux spécimens.
De mémoire nous sommes le 5 et le coefficient est de 50, ça c'est pour la petite histoire, ça peut paraître anecdotique mais mis bout à bout la journée sera marquée par le chiffre 5...Si on ajoute des vents nord-est au petit coefficient, rien ne laissait présager une session aussi euphorique.
Celle-ci va débuter à mi-marée avec deux ou trois poissons de tailles respectables pour mon compère et moi,ainsi que les pêcheurs présents ce jour-là.
Les poissons varient entre 1.5 ET 3 Kgs, et sont encore à porter de ligne...puis arrive l’étale, plus personne n'a de touche excepté Archy qui met entre 10 et 20 mètres à tout le monde.
Et comme souvent lorsque les poissons sont hors de portée, je lui demande de "bananer" ma canne, effet presque immédiat puisqu'une dizaine de secondes viennent de s'écouler, la canne se cintre et se couche brutalement, pas le temps de réagir,le poisson m'a explosé le corps de ligne.
Un mal pour un bien, car cela me permet de remonter un bas de ligne flambant neuf, non négligeable pour la suite des événements.
Une fois le montage terminé,Archy relance et positionne ma ligne au même endroit.
Mais cette fois il va falloir patienter, allonger sur le sable j'observe ma canne depuis quelques minutes quand le scion se met à titiller, la touche est à peine perceptible, et vu la brutalité de la précédente je n'y attache pas beaucoup d’importance en pensant qu'il s'agit d'un petit bar ou bien un petit poisson de roche qui s'amuse avec mon appât.
Comme le scion continue de vibrer très légèrement par intermittence, je me décide à prendre ma canne en main à l'horizontale, ça tapote encore alors je ferre sèchement ce qui va déclencher un retour de bâton plutôt violent,la canne part vers l'avant et moi aussi par la même occasion,le frein du moulinet s'enclenche,ça se barre à une vitesse dingue,je ne maitrise rien et je sens que si je bride sa casse,alors on vas prendre son temps et après plusieurs va et vient je reprends la main car le poisson commence à s’épuiser !
Du moins c'est ce que je crois car la masse puissante qui tire de l'autre côté n'a pas dit son dernier mot,le poisson est encore a 80 mètres et se plaque régulièrement derrière les parois rocheuses,la ligne est mise à rude épreuve mais ne rompt pas.
Vu le poids,deux possibilités soit je ramène une poche d'huitre vivante, peu probable... ou bien un laminaire s'est glissé le long de la ligne et le poisson est derrière, surement une royale car je sens les coups de tête...
À une vingtaine de mètres du bord, l'eau bleue turquoise transparente laisse apparaitre la silhouette du poisson,c'est une énorme royale et il n'y a rien sur la ligne, c'est à ce moment que je réalise que je tiens mon nouveau record perso,les jambes flageolent un peu car il faut slalomer entre les lignes et les dernières roches pour finir le travail.
Encore quelques mètres/tours de manivelle,le poisson ouvre la bouche pour s’oxygéner,épuisé il fini sur le flanc et s’échoue enfin ! sur le sable.
C'est maintenant l'heure du verdict, après trois ou quatre vérifications sur 2 pesons différents pour valider le poids,la grand mère aux sourcils dorés affiche ses mensurations:
Autant dire un placard, je m'empresse d'annoncer ça à mon pote et le remercie d'avoir positionné ma ligne au bon endroit, un moment de pêche que l'on n'est pas près d'oublier !
Grâce à ce poisson et les nombreuses données recueillies [poissons pêchés/poids/longueurs], et en m'inspirant des modes de calcul relation taille poids de l'Ifremer ,j'ai pu établir la même chose pour la daurade royale [courbe bleue sur le graphique plus bas]
Pour ceux que ça intéresse voila comment l'Ifremer procède car il existe une relation simple qui lie la longueur à la masse si bien que lorsqu'on connaît une des deux variables, il est facile de calculer l'autre ou inversement.
Cette relation s’écrit sous la forme: W=aLn
Et pour se faire une idée du poids éviscéré,on applique un coefficient de conversion selon l’espèce,facteur qui se situe en moyenne aux alentours de 10%
[un poisson vidé ne perd pas 20 a 30% de sa masse comme on peut souvent l'entendre]
Le coeff est égal a 1.10 pour le Bar et 1.11 pour la Dorade royale.
Voila ce que cela donne sous la forme d'un graphique avec 4 espèces différentes en utilisant les chiffres de l'ifremer pour le Golfe de gascogne:
Aussi étonnant que cela puisse paraître, sur le graphique les courbes du Bar, de la Sole et du Lieu se chevauche avec des variations tout au plus d'une centaine de grammes à taille équivalente.
Seul la royale se démarque mais vu sa morphologie rien de surprenant.
j'ai donc voulu vérifier avec l'exemple de la sole pêchée par Archy l'année dernière qui soi dit en passant n’était pas loin du record de France homologué avec ses 1.5 kg pour 54 cm.
Et bien selon les modes de calcul de l'ifremer une sole de 54 CM a un poids moyen de 1,540 kg
W plein =543,180774 *0,004751 = 1539 grammes
Les données sont donc plutôt fiables pour la plupart des espèces...
En revanche ceux appliqués à la dorade royale et les sparidés en général,(courbe rouge) sont un peu erronés en comparaison avec ce que nous avons pu vérifier sur le terrain depuis de nombreuses années et la courbe bleue avec sa fourchette basse se rapproche plus de la réalité,
Ci-dessous un petit simulateur de calcul taille/poids pour la Dorade royale qui correspond à la courbe bleue du graphique:
Taille Dorade Royale en cm
Plus que le poids et la taille,il serait tout aussi intéressant de déterminer une échelle des ages pour la dorade,et la pas grand chose sur le sujet.
En fait pour déterminer précisément l'âge des poissons, la méthode la plus fiable consiste à mesurer les stries de croissance (comme pour les arbres)sur les pièces calcifiées comme l’écaille ou plus généralement l’otolithe, concrétion calcaire située dans l'oreille interne du poisson
mais pour cela il faut du matériel (microscope) et des connaissances dont je ne dispose pas alors si un prof de SVT morbihannais ou un étudiant en ichtyologie est intéressé par le sujet n’hésitez pas me contacter par l'intermédiaire du blog,j'ai conservé quelques écailles et la tête du poisson pour pouvoir prélever l’otolithe.
Toujours est-il que celle-ci se situe en haut de la pyramide des âges et son périple s'est arrêté dans les eaux morbihannaises après être passée au travers de nombreuses mailles de filet.
Prochaine étape l’arrière-grand-mère ! un poisson entre 6 et 7kgs !
Retour sur les circonstances et les conditions de capture d'une dorade record en surf-casting, un poisson trophée qui risque de trôner encore un moment au palmarès des plus beaux spécimens.
De mémoire nous sommes le 5 et le coefficient est de 50, ça c'est pour la petite histoire, ça peut paraître anecdotique mais mis bout à bout la journée sera marquée par le chiffre 5...Si on ajoute des vents nord-est au petit coefficient, rien ne laissait présager une session aussi euphorique.
Celle-ci va débuter à mi-marée avec deux ou trois poissons de tailles respectables pour mon compère et moi,ainsi que les pêcheurs présents ce jour-là.
Les poissons varient entre 1.5 ET 3 Kgs, et sont encore à porter de ligne...puis arrive l’étale, plus personne n'a de touche excepté Archy qui met entre 10 et 20 mètres à tout le monde.
Et comme souvent lorsque les poissons sont hors de portée, je lui demande de "bananer" ma canne, effet presque immédiat puisqu'une dizaine de secondes viennent de s'écouler, la canne se cintre et se couche brutalement, pas le temps de réagir,le poisson m'a explosé le corps de ligne.
Un mal pour un bien, car cela me permet de remonter un bas de ligne flambant neuf, non négligeable pour la suite des événements.
Une fois le montage terminé,Archy relance et positionne ma ligne au même endroit.
Mais cette fois il va falloir patienter, allonger sur le sable j'observe ma canne depuis quelques minutes quand le scion se met à titiller, la touche est à peine perceptible, et vu la brutalité de la précédente je n'y attache pas beaucoup d’importance en pensant qu'il s'agit d'un petit bar ou bien un petit poisson de roche qui s'amuse avec mon appât.
Comme le scion continue de vibrer très légèrement par intermittence, je me décide à prendre ma canne en main à l'horizontale, ça tapote encore alors je ferre sèchement ce qui va déclencher un retour de bâton plutôt violent,la canne part vers l'avant et moi aussi par la même occasion,le frein du moulinet s'enclenche,ça se barre à une vitesse dingue,je ne maitrise rien et je sens que si je bride sa casse,alors on vas prendre son temps et après plusieurs va et vient je reprends la main car le poisson commence à s’épuiser !
Du moins c'est ce que je crois car la masse puissante qui tire de l'autre côté n'a pas dit son dernier mot,le poisson est encore a 80 mètres et se plaque régulièrement derrière les parois rocheuses,la ligne est mise à rude épreuve mais ne rompt pas.
Vu le poids,deux possibilités soit je ramène une poche d'huitre vivante, peu probable... ou bien un laminaire s'est glissé le long de la ligne et le poisson est derrière, surement une royale car je sens les coups de tête...
À une vingtaine de mètres du bord, l'eau bleue turquoise transparente laisse apparaitre la silhouette du poisson,c'est une énorme royale et il n'y a rien sur la ligne, c'est à ce moment que je réalise que je tiens mon nouveau record perso,les jambes flageolent un peu car il faut slalomer entre les lignes et les dernières roches pour finir le travail.
Encore quelques mètres/tours de manivelle,le poisson ouvre la bouche pour s’oxygéner,épuisé il fini sur le flanc et s’échoue enfin ! sur le sable.
C'est maintenant l'heure du verdict, après trois ou quatre vérifications sur 2 pesons différents pour valider le poids,la grand mère aux sourcils dorés affiche ses mensurations:
5.5 Kgs pour 75 cm [Bras pliés et Main visible...]
Autant dire un placard, je m'empresse d'annoncer ça à mon pote et le remercie d'avoir positionné ma ligne au bon endroit, un moment de pêche que l'on n'est pas près d'oublier !
Deux ou trois photos plus ou moins cadrés pour immortaliser la prise et la session se termine dans la joie et la bonne humeur !
Grâce à ce poisson et les nombreuses données recueillies [poissons pêchés/poids/longueurs], et en m'inspirant des modes de calcul relation taille poids de l'Ifremer ,j'ai pu établir la même chose pour la daurade royale [courbe bleue sur le graphique plus bas]
Pour ceux que ça intéresse voila comment l'Ifremer procède car il existe une relation simple qui lie la longueur à la masse si bien que lorsqu'on connaît une des deux variables, il est facile de calculer l'autre ou inversement.
Cette relation s’écrit sous la forme: W=aLn
- L= La longueur exprimée en cm
- W= la masse du poisson exprimée en grammes
- a= constante dépendante de l’espèce considérée
- n= coefficient d’allométrie généralement voisin de 3 (fonction puissance)
Si on prend l'exemple d'un bar de 60cm pour connaitre son poids théorique il suffira de poser: W plein =602,95543 *0.01229 = 2212 grammes
Si on prend l'exemple d'une Dorade Royale de 60cm avec les quotients de l'ifremer,pour connaitre son poids théorique il suffira de poser: W plein =603,07865 *0.01045 = 3115 grammes
Si on prend l'exemple d'une Dorade Royale de 60cm avec les quotients de l'ifremer,pour connaitre son poids théorique il suffira de poser: W plein =603,07865 *0.01045 = 3115 grammes
Et pour se faire une idée du poids éviscéré,on applique un coefficient de conversion selon l’espèce,facteur qui se situe en moyenne aux alentours de 10%
[un poisson vidé ne perd pas 20 a 30% de sa masse comme on peut souvent l'entendre]
Le coeff est égal a 1.10 pour le Bar et 1.11 pour la Dorade royale.
- Bar de 60 cm vidé = 2212/1.10 = 2010 grammes
- Dorade Royale de 60 cm vidé = 3115/1.11 = 2806 grammes
Voila ce que cela donne sous la forme d'un graphique avec 4 espèces différentes en utilisant les chiffres de l'ifremer pour le Golfe de gascogne:
- Courbe Rouge: Dorade Royale [données ifremer] Weight= 0.01045*L3,07865.
- Courbe Bleue: Dorade Royale Mes chiffres a partir des poissons prélevés
- Courbe Jaune: Bar [données ifremer] Weight= 0,01229*L2,95543.
- Courbe Verte: Lieu Jaune [données ifremer] Weight= 0,00723*L3,078186.
- Courbe Violette: Sole limitée a 70 cm [données ifremer] Weight= 0,004751*L3,180774.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, sur le graphique les courbes du Bar, de la Sole et du Lieu se chevauche avec des variations tout au plus d'une centaine de grammes à taille équivalente.
Seul la royale se démarque mais vu sa morphologie rien de surprenant.
j'ai donc voulu vérifier avec l'exemple de la sole pêchée par Archy l'année dernière qui soi dit en passant n’était pas loin du record de France homologué avec ses 1.5 kg pour 54 cm.
Et bien selon les modes de calcul de l'ifremer une sole de 54 CM a un poids moyen de 1,540 kg
W plein =543,180774 *0,004751 = 1539 grammes
Les données sont donc plutôt fiables pour la plupart des espèces...
En revanche ceux appliqués à la dorade royale et les sparidés en général,(courbe rouge) sont un peu erronés en comparaison avec ce que nous avons pu vérifier sur le terrain depuis de nombreuses années et la courbe bleue avec sa fourchette basse se rapproche plus de la réalité,
Ci-dessous un petit simulateur de calcul taille/poids pour la Dorade royale qui correspond à la courbe bleue du graphique:
Taille Dorade Royale en cm
Attention ce sont des poids moyens,avec probablement des variations dues aux secteurs et période de capture, le résultat affiché correspond plutôt à des valeurs de Mi-saison.
Plus que le poids et la taille,il serait tout aussi intéressant de déterminer une échelle des ages pour la dorade,et la pas grand chose sur le sujet.
En fait pour déterminer précisément l'âge des poissons, la méthode la plus fiable consiste à mesurer les stries de croissance (comme pour les arbres)sur les pièces calcifiées comme l’écaille ou plus généralement l’otolithe, concrétion calcaire située dans l'oreille interne du poisson
mais pour cela il faut du matériel (microscope) et des connaissances dont je ne dispose pas alors si un prof de SVT morbihannais ou un étudiant en ichtyologie est intéressé par le sujet n’hésitez pas me contacter par l'intermédiaire du blog,j'ai conservé quelques écailles et la tête du poisson pour pouvoir prélever l’otolithe.
Toujours est-il que celle-ci se situe en haut de la pyramide des âges et son périple s'est arrêté dans les eaux morbihannaises après être passée au travers de nombreuses mailles de filet.
Prochaine étape l’arrière-grand-mère ! un poisson entre 6 et 7kgs !
En bonus une belle photo D’Erwan avec sa plus belle Royale de 2018, 4.4 Kgs !