Un petit compte de rendu d’une journée de pêche sur la ria d’Etel raconter par JP (un personnage ! si vous le croisez n’hésitez pas à lui demander quelques conseils sur la pêche à la royale.
La journée de pêche débute à 9h30, pêche à la dorade (royale cela va sans dire) ! Pas une touche et pas un crabe dégusté par la fabuleuse DODO jusqu'à 12h30. Je me casse.
Vers 13h20, Arnaud m'appelle pour une partie de pêche en soirée à partir de 17h30 en fond de Ria d'Etel.
Pas très enthousiaste, ( Je ne m’attends pas faire du poisson en fin de soirée) mais j’accepte l’invitation
15h00 je décide d’aller taquiner la dodo sur une autre caillasse plus à l'entrée de la ria, vers Port Niscop.
Sachant qu'à 17h30 je dois retrouver Arnaud un peu plus loin. (Débordé !!!)
Sur mon caillou, je me fais démolir au début de montante une belle étrille que j’avais mis en pâture à la belle Miss. Ça bouge, c'est super ! Mais le courant monte vite en puissance avec les grandes marées et ce sera le seul témoignage de la présence de la belle avant de rejoindre Arnaud.
La soirée va être longue jusqu'à minuit, aussi mieux vaut prendre un petit en-cas a la boulangerie de le RIA (Pub), et bien sûr une petite bière.
Je rejoins Arnaud qui a préparé l'embarcation. Merde, J’ai oublié l'éclairage, tant pis ! Arnaud lui a pensé à tout. Et c'est parti mon kiki
moteur, on tourne!!!
Après 5 ou 600 mètres de navigation, les premières tables à huîtres. Arnaud me propose de tester mon leurre fétiche (Frosty) sur les tables, après une trentaine de lancer, premier Bar de 42 cm.
Un courant et vent de nord fait dériver le bateau hors du périmètre des tables , le temps de décrocher le poisson (grappins pris dans l'épuisette, etc.), nous décidons de poursuivre vers le chenal principal de la RIA.
Nouvelles zones sombres, on suppose qu’il s’agit de table de poches d'huîtres, sans certitude sur ce qu'il y a sous la surface car l’eau est sale, le vent est orienté coté terre (vent de misère) et le temps plutôt calme.
Un nouvel essai de mon leurre branché prouve à nouveau son efficacité, car après une quinzaine de lancer, je tape un poisson de taille identique au premier, cette fois pas d épuisette...
Nous poursuivons notre route vers le grand chenal.
Des piquets de fortune nous indique que nous entrons dans une autre zone ostréicole mais cette fois le chenal est à 2 ou 300 mètres.
Quelques lancers avec mon leurre de surface, sans succès.
Direct° l’ile aux oiseaux pour le mouillage et une pêche au fond. C'est en aval de cette île que nous mouillons, sans être homo pour autant. 5, 10, 15 minutes, rien, pas l'ombre d'une vibration du scion ! Mais il est vrai que le jour baisse et que l'ombre se fait rare. On décide de se casser un peu plus loin.
Aussitôt dit, aussitôt fait. On remouille à une encablure (je vous entends glousser. Hé non, toujours pas homo.......... !). Bon ça suffit, maintenant on pêche pour de vrai. Les lignes sont misent à l'eau rapidement, reste à patienter.
Première touche pour Arnaud avec ses vers miracles. Il attend un peu, ferre et ramène un petit bar. Ils vont se succéder et nous n'y reviendrons plus, car ces images pourraient choquer les enfants ou les vieux écolo-maniaques (j'en connais !).
A partir de là, je vais passer en mode accéléré, sinon on y est encore demain, et demain je retourne à la pêche........ Y pas que l'écriture dans la vie, qu'on se le dise. Écrire c'est bien, pêcher c'est mieux (réplique du vieil adage : mieux vaut tenir que courir). Lire sur la pêche c'est bien, mais à un moment donné il faut prendre la canne en main, et n'allez y voir aucune référence érotique !
mon leurre, n'est plus très attractif, pas la moindre touche, alors qu'Arnaud voit trépider son scion (enfin le scion de sa canne) , une canne 14/80 grammes et un super moulinet pour la pêche au leurre "
PAS DE PUB" (c'est une illex ashura s 250 xh et un shimano stella 5000sw ). Arnaud aime le risque, a peine ferré, le poisson embarque violemment une vingtaine de mètres de tresse en faisant chanter le frein du moulinet, puis se calme (le poisson se calme bien sûr, mais le moulinet aussi de fait !). Rien qu'à voir la torsion de la canne, c'est un gros, un gros poisson, un très gros poisson. Et puis tout s'arrête, nos respirations surtout. Arnaud entame tout doucement une tentative pour le ramener, avec une bonne tresse, le risque est contrôlé ! Mais rien ne vient, le poisson est coincé dans les tables à huîtres et le jour continue de baisser. Toujours confiant, Arnaud se met à engueuler le poisson en le sommant de sortir de là. Quelque temps plus tard, le poisson obtempère et sort des tables. Arnaud jubile, mais le poisson s'y remet (sous les tables). Merde !
Arnaud ne déserte pas et tient ferme, sans brusquerie, comme dans une bulle de BD (je t'aurais, je t'aurais).
Il sort une seconde fois et l'opération va se dérouler ainsi 4 fois !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Enfin sorti des tables, Arnaud le ramène lentement mais surement, non sans tenir compte de son caractère. On commence à voir les reflets argentés de sa parure, c'est un gros, très gros poisson, et manifestement c'est une magnifique dorade. Elle approche en continuant de se défendre ardemment. 4 mètres, 3 mètres, 2 mètres, elle tente une dernière tentative de fuite en passant sous le bateau et ressort par l'arrière. Je prépare l'épuisette et attend maintenant qu'Arnaud vienne tranquillement la glisser dedans. Arnaud reprend alors le dessus et d'un geste assurer vient déposer majestueusement la belle aux sourcils d'or dans le piège
Elle est prise, c'est un poisson de 3,2 kg, nous le saurons plus tard.
On quitte le spot, pour aller voir un peu plus loin ; après un tel remue-ménage, ses congénères ont dû fuir à nageoires déployées, on les comprend !
Sur l'autre spot, alors qu'Arnaud continue de ramener de modestes bars, je casse mon bas de ligne sur les tables à huîtres trop rappeuses.
Bon allez, on se casse ça commence à franchement a cailler (8°, 10° ?).
Arnaud n'abdique pas et enfile 2 ou 3 couches de polaires et autres doudounes, alors que moi j’enfile mon ciré. Ça va mieux, on peut continuer.
Un nouveau spot: que du petit poisson inénarrable pour les âmes sensibles, on continue.
23h15, après ma casse et sans lumière au sens propre (pas de lampe) j’abandonne et regarde Arnaud faire sur un nouveau mouillage. 5 minutes passent, puis 10 et les touches commencent pour Arnaud.
De la petite dorade qu'il me dit, avant de ferrer un poisson qui une fois ramené n'est autre qu'une nouvelle royale de 1,7kg, mais nous a laissé dans l'expectative sur sa nature durant toute sa remonté elle aussi tumultueuse. Bar ou Dorade ???
Arnaud insatiable veut encore en découdre, après tout il n'est pas encore minuit : l'heure idéale pour remettre le bateau au mouillage. Les lignes sont remises à l'eau et l'attente glaciale recommence. 5 à 10 minutes plus tard, les touches aussi recommencent. De petites touches qui font ricaner Arnaud. Les touches cessent, et ça caille de plus en plus, la fatigue sans doute.
Il est près de minuit, on décide de rentrer, Arnaud remonte sa première ligne puis la seconde. Et là, résistance, le scion commence à travailler, à s'incliner, mais Arnaud aussi veut rentrer et ramène fermement un bar de 2 kg, estimer par JP à 3 kg. la fatigue est là, il temps de rentrer.
Encore un petit coup glacial face au vent et nous voici au point de départ avec une dizaine de kilos de poissons en plus. Franchement une superbe soirée de pêche, alors que depuis plusieurs semaines nombres de pêcheurs amateurs ou professionnels se plaignent du manque de poissons, invoquant différentes raisons à cette situation.
Nous on va pas se plaindre. On plaint plutôt les poissons qui se noient dans les filets immenses, qui se font prendre à des palangres tout aussi immenses sinon plus, ou tout simplement à nos hameçons quand ils sont en plein casse-croute. Personnellement je n’aimerais pas trouver un hameçon quand je bouffe mes céleris rémoulade ou mon camembert.
Merci Arnaud pour cette nouvelle expérience qui m'a fait découvrir et apprendre énormément de chose qu'en bon pêcheur je vais garder pour moi.
